top of page

Denise Lioté "Paysagiste des espaces inconnus" (extrait)

​

« Avant toute chose, la peinture est faite pour être vue. On ne peut pas plus décrire le parfum de la rose, le goût du boeuf mironton, ou la sonorité d'un orchestre...  Les discours ne convenant pas aux sensations. Parce qu'il n'y a pas de mots pour dire ce qui est l'essentiel de la peinture. »

« Denise Lioté poursuit une longue exploration intérieure et peint, à l’huile sur des toiles, les témoignages de ses éblouissements. Mais les lumières les plus lointaines ont des proximités secrètes : des souvenirs de rougeurs distantes s’approchent tout soudain et virent aux gris-bleutés. Comme des expansions qui de loin correspondent, les signes, les valeurs, les couleurs se répondent. Toute cette méditation sur les mystères de l’espace est contenue dans un simple rectangle de toile. Pour réussir ce prodige, il faut maîtriser la lumière et, pour que l’invention s’exprime, découvrir de nouvelles géométries. Elles fixent les points secrets où il faut murmurer le signe qui ouvre les portes de l’infini. Le regard s’envole, alors, vers les profondeurs…»                               

                                                                                                                                                                          Georges Coppel, l’Oeil du Griffon, 1991.

« En 1991, l’œil du Griffon a édité un livre sur Denise Lioté. Environ douze ans plus tard, nous lui avons demandé pourquoi et comment elle a évolué. […]

 

Entre un tableau et le suivant, Denise Lioté a dû faire un nouveau pas dans l’exploration des dimensions cachées de l’espace et de la lumière, mais la forme de cette avancée n’apparaît clairement que lors du travail du pinceau. Chaque tentative appelle une nouvelle cohérence du tableau. Les structures qui, en 1991, servaient à guider le regard dans le champ du tableau, ont progressivement perdus leur nécessité. En effet, plus qu’une rêverie dont elles indiquaient les axes, l’image s’est changée en un récit mystérieux et général. Pour peindre une lumière aussi ample, le rayonnement du tableau a dû sortir des limites du châssis; les œuvres portent leur sérénité plus loin et de manière plus mystérieuse. Les couleurs libérées des structures se sont développées en révélations sur la nature de la lumière. Ce sont de vibrantes irisations qui composent l’espace du tableau. Les tonalités, de même que les valeurs, sont donc à la fois plus nécessaires et plus apparentes. Moins fortes que lorsqu’elles se limitaient à souligner les volumes des structures, elles sont plus intenses. Et maintenant nous attendons que Denise Lioté nous fasse découvrir ce qui nous reste à entendre dans l’énigmatique univers du silence.»

                                                                                                                                                  Georges Coppel, l’Oeil du Griffon, Complément 2004.

bottom of page