Denise Lioté - la peinture lumière
« Voilà une artiste qui peint la lumière depuis plusieurs décennies. (...) Avec Denise Lioté, les frontières entre poésie et peinture sont fragiles. (...) Nous sommes simultanément dans l’éphémère et dans l’intuition, dans l’observation d’un espace aérien en constante métamorphose. Si Bachelard reste dans l’ombre pour accompagner une démarche singulière, la méditation intériorisée des peintres extrême-orientaux qu’elle interroge reste indissociable d’une ascèse plastique qui lui a fait épurer son sujet jusqu’à éliminer toute évocation narrative.
(...) Diaprures qui, à une légère distance, prennent corps sans jamais renouer avec quelque chose de connu. Un jeu subtil à partir de superpositions de couches de couleurs laisse émerger une réalité autre. Une réalité rêvée, secrète qui s’appréhende à partir de mouvements incertains, déclenchés par la lumière qui dispense des plans colorés. Ces derniers fonctionnent comme autant de vibrations chromatiques jusqu’à la naissance de paysages imaginaires. Des nappes (...) oscillent entre l’obscur et le clair mettant en action lumineuse une gamme de rose, de bleu, d’ocre et de blanc aux nuances les plus imperceptibles. La surface frémit, s’anime sous l’action de cette légère houle chromatique. La fluidité est celle de l’air, impalpable mais dont la densité colorée est ici saisie. Les peintures de Denise Lioté évoquent ces cristaux habités d’une eau mystérieuse. »
Lydia Harambourg - "La Gazette de l’Hôtel Drouot", 4 Juin 2004.
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« La peinture de Denise Lioté ne se laisse pas apprivoiser facilement. Il faut s'approcher, puis caresser du regard ce dépôt de lumière qui transfigure la toile en une moire, en une voûte céleste subitement transmuée. La lumière se fixe et, avec elle, les scintillements colorés du prisme solaire. (...) Les passages arrêtent les variations chromatiques. La sérénité est celle de l'attente induite par une quête poétique. »
Lydia Harambourg - "La Gazette de l'Hôtel Drouot", 9 juin 2006.